Création « D’écume et de sons » – cantate profane pour chœurs et orchestre

A l’occasion des 10 ans du centre culturel Boris Vian de Saint-Palais-sur-mer, jeudi 16 juin 2016 sera créée ma cantate pour chœurs et orchestre « D’écume et de sons« , avec 200 artistes sur scène : instrumentistes, danseurs, récitants, choristes…
Le fruit de 10 mois de gestation !

Pourquoi une telle commande ?

De nombreuses petites structures d’enseignement (écoles de musiques, conservatoires, associations) doivent au quotidien vivre la musique avec des orchestres défectifs, des nomenclatures non conventionnelles voire même parfois improbables. Il leur est souvent difficile de trouver des œuvres pouvant être jouées par ces ensembles disparates.

Le conservatoire de Saint-Palais-sur-Mer ne dérogea pas à cette règle. Faire jouer ensemble dans une même œuvre cinq chœurs différents (adultes, enfant, féminin, masculin…), quelques violonistes, guitaristes, clarinettistes, flûtistes, percussionnistes et pianistes, avec des niveaux allant de débutant à professionnel et intégrer les classes de danse et la médiathèque pour célébrer les 10 ans du centre culturel qui les abrite ne fût pas chose aisée. Le choix était pourtant simple : se lancer dans des arrangements d’œuvres pré-existantes sans certitude du résultat, ou bien créer une œuvre sur mesure. L’idée s’est imposée d’elle-même.


Une cantate… da camera ?

Cette œuvre, composée autour d’un thème profane, est écrite pour chœurs d’enfants et adolescents à deux voix égales, chœur de femmes (SSAA), chœur d’hommes (TBB), chœur mixte (SATB), orchestre débutant pour certains mouvements (violon/flûte traversière/cla. sib/2 pianos 4 mains/percussions), orchestre d’un niveau minimum de cycle 2 pour les autres mouvements (2 violons/1 piccolo/2 flûtes/ 1 cla. mib/2 cla. sib/cla. alto/cla. basse/piano/5 guitares classiques/guitare électrique/guitare basse/synthétiseur/percussions), dispositif électroacoustique et récitante.

Pendant un peu moins d’une heure, 16 mouvements font entendre les différents chœurs séparément et en association, accompagnés de l’orchestre, mais aussi d’un ensemble de clarinettes et d’un ensemble de guitares, d’un dispositif électroacoustique, de combos jazz et rock, ou bien encore d’ensembles de musique de chambre ou d’un piano seul, mettant ainsi en valeur chaque composante du conservatoire. Certains mouvements sont même enrichis de ballets grâce à la participation des classes de danse. C’est une cantate d’esthétique contemporaine et résolument protéiforme, qui permettra à bien des formations à la nomenclature atypique d’y trouver leur bonheur. Le livret est en français.


A propos du propos

Chacun d’entre nous a déjà applaudi un artiste sur scène. Mais combien d’entre nous se rendent vraiment compte du travail qu’il lui a fallu pour nous offrir ce qu’il nous a offert ? Des années d’exercices, de sacrifices, de joies, de doutes, de travail, d’abnégation, de bonheur, etc. Que ce soit un jeune enfant débutant ou un adulte professionnel, le spectacle de l’art qu’il pratique n’est que l’écume d’un engagement bien plus profond qui induit des émotions… souvent fortes ! C’est cette idée qui a porté ma plume : tenter de montrer ce qu’implique un simple petit morceau de musique joué en public, et par la même occasion de mieux faire connaître les coulisses d’un conservatoire tant décrié de nos jours, qui heureusement, oui,  conserve (!), mais aussi expérimente et va de l’avant chaque jour un peu plus, grâce à des femmes et des hommes, des enfants, des parents, dont on ne voit bien trop souvent que l’écume de leur engagement humain et artistique.

La cantate retrace la vie d’une élève dans un conservatoire, qui découvrira, forcée de cohabiter avec un nouveau venu, l’académisme d’un enseignement classique confronté à d’autres esthétiques musicales. La préparation du concert de fin d’année deviendra un cauchemar, mélangeant musiques classiques et actuelles, sur fond de descriptions psychologiques et émotionnelles. Car quel meilleur point commun entre ces parcours d’élève et la vie quotidienne si ce n’est l’émotion ? Vue par les yeux d’un enfant, le microcosme du conservatoire se révèlera être l’exact reflet (ou déformé ?) de la société actuelle. Tournant en ridicule les clichés ayant la vie dure, l’histoire, à travers son propos, s’attache à mettre à l’honneur les valeurs de tolérance et de fraternité. Cette œuvre fait de nombreux clins d’œil à Boris Vian et son livre « L’écume des jours », et notamment à son sens de la dérision et de l’absurde, mais aussi à son goût pour le jazz ou le mélange des genres.

Ainsi prend forme la cantate « D’écume et de sons ». Un grand merci à Emmanuelle Piaud, directrice du conservatoire municipal de musique et danse ainsi qu’à la Commune de Saint-Palais-sur-Mer pour la confiance qu’ils m’accordent. Merci également à Amandine Géraud pour son aide visuelle et précieuse, merci à Hannah, Suzanne et Thomas d’avoir fait un peu plus que de la musique, et merci aux professeurs, aux élèves, aux parents et à tous les intervenants de ce projet de bien vouloir se prêter avec tant d’enthousiasme au jeu de la création contemporaine. J’espère que chaque personne qui jouera cette musique y trouvera un écho à sa propre expérience, et s’appropriera ne serait-ce que quelques notes pour mieux les offrir.

Que cette musique puisse apporter autant de plaisir à la jouer que j’ai pu en avoir à l’écrire. Enfin, un grand merci à mes parents qui un jour ont eu la bonne idée de me faire souffler dans une clarinette et qui m’ont ainsi offert de vivre la musique.

« D’écume et de sons, ma vie résonne »

Exposition Boris Vian

Durant ce mois de juin, venez (re)découvrir l’exposition de la médiathèque consacrée à Boris Vian.

Ce sera également l’occasion d’en savoir plus sur la création de ma cantate D’écume et de sons du 16 juin prochain et sur la manière dont elle rend hommage à un certain Vernon Sullivan !

Hall du centre culturel, entrée libre.
Renseignements : 05 46 23 96 70

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